D’après l’APCE, Agence pour la Création d’Entreprises, le chiffre annuel de créations d’entreprises en France a triplé entre 2000 et 2010 puis s’est stabilisé. Environ 70 % sont des entreprises individuelles (le statut d’auto entrepreneur a été créé en 2008) et 10 % des sociétés unipersonnelles (SASU et EURL).

On constate que cette forte augmentation du nombre de TPE s’est produite en pleine crise. Ces créations ne résultent donc pas uniquement d’un changement de mentalité et d’une volonté d’être indépendant ; elles traduisent la nécessité de trouver des solutions nouvelles à la perte de revenus et au chômage de masse causés par la destruction lente et continue du tissu économique français, mais sont également favorisées par le cadre réglementaire et les innovations technologiques.

Croissance en berne, mais cadre réglementaire favorable

Mais si la situation économique s’est considérablement détériorée, sous l’action des différents gouvernements, le cadre réglementaire a connu une évolution positive : il n’a jamais été aussi facile de créer une petite entreprise.

tpeLa diversité des régimes juridiques et fiscaux permet en effet de choisir une structure parfaitement adaptée à son projet d’entreprise.

Une avancée significative a été la création du régime fiscal de la micro-entreprise, qui a permis à certains indépendants, sous-réserve de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires, d’échapper à la cotisons forfaitaire injuste et contre-productive à laquelle sont soumises par exemple les EURL.

La création du statut juridique de l’auto-entrepreneur (couplé au régime fiscal de la micro-entreprise) a été un immense progrès. Pour les professions qui n’ont pas à s’immatriculer au répertoire des métiers la création d’une entreprise de ce type se fait uniquement par Internet et ne prend que quelques heures.

Il suffit de bien identifier son activité et l’on est automatiquement rattaché aux bons organismes collecteurs RSI, CIPAV etc.) avec un numéro de SIRET en bonne et due forme.

On assiste cependant à une stagnation du nombre d’auto-entrepreneur ces dernières années due sans doute en partie à la forte augmentation du taux de cotisations sociales (désormais 23 % saufs ventes de marchandises) décidée par l’actuel gouvernement.

Autre statut intéressant : la société par actions simplifiée unipersonnelle ou SASU, qui correspond à une SAS ne comportant qu’un seul actionnaire. Le gérant de l’entreprise est affilié au régime général de sécurité sociale et il est beaucoup plus facile d’intégrer de nouveaux actionnaires.

Internet à la rescousse des entrepreneurs

Internet a permis la création de nouveaux moyens de communication qui constitue des ressources inestimables pour les petites entreprises.

Quelque soit la qualité de son plan marketing, il est difficile de vendre un produit ou un service à des personnes qui ignorent son existence. Une communication efficace est absolument cruciale pour n’importe quelle entreprise, quelque soit sa taille.

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Internet a permis de réduire considérablement les coûts de communication. Les opérations de publipostage extrêmement coûteuses sont désormais remplacées par des campagnes de mailing 100 fois moins onéreuses. Pour une centaine d’euros par an, on peut héberger un site Internet qui pourra potentiellement être vu par des milliards d’internautes.

Les réseaux sociaux permettent d’atteindre des centaines ou des milliers de personnes de manière extrêmement ciblée etc.

Recevoir des paiements facilement

On a pu observer également une formidable modernisation et simplification des moyens de gestion et d’encaissement. Des applications permettent de gérer sa comptabilité ou d’émettre des factures depuis son smartphone ou sa tablette tout en s’adaptant à chaque statut juridique et fiscal de l’entreprise.

Désormais un petit commerçant peut même utiliser sa tablette ou son smartphone comme caisse enregistreuse, et accéder à sa comptabilité ou à ses stocks depuis n’importe quel ordinateur ou appareils mobile. Pour en savoir plus, lisez notre article sur les caisses enregistreuses en ligne.

Autre innovation intéressante pour les TPE : il est désormais possible d’accepter très facilement les paiements par carte bancaire à un coût réduit en utilisant à la place des terminaux de paiement classique, des minis terminaux couplés à un smartphone.

Les grandes banques françaises se sont toutes lancées sur ce créneau, mais doivent faire face à des concurrents internationaux de poids (voir par exemple notre avis sur la solution d’encaissement mobile du suédois iZettle).

Face à la crise… entreprenons !

fleur-entrepriseIl est probable que la croissance ne reviendra pas de sitôt, que nous sommes à la veille de l’éclatement de la bulle du marché des actions et que les états européens feront prochainement face à une crise massive de surendettement, sans compter le poids de la monnaie unique…

Il n’est donc pas raisonnable d’espérer prochainement une augmentation massive des embauches qui mettrait magiquement fin au chômage de masse.

« Entreprenons ! » est donc moins d’injonction morale qu’une nécessité pour les nombreuses personnes qui sont écartées du marché de l’emploi et pour celles qui souhaitent créer leur emploi plutôt que de le mendier.

Désormais, créer une entreprise ne constitue plus forcément un risque financier : de nombreuses activités de services ne nécessitent pas (voir aucune) de mise de fonds importante et certains régimes fiscaux permettent de payer des charges qui s’adaptent au chiffre d’affaires, ce qui permet de développer tranquillement son entreprise sans avoir besoin de « business plan » et de financement compliqué et improbable.

Jamais la crise n’a été aussi forte, mais jamais les possibilités d’entreprendre n’ont été aussi nombreuses, alors ne nous résignons pas et entreprenons !