En Europe et en France, la FinTech néerlandaise FINOM tente de se faire une place dans le marché très dynamique des néobanques pour professionnel.

FINOM offre des services comme la facturation en ligne, la gestion des dépenses ou le multibanking à un tarif attractif. Pour autant, la concurrence est déjà bien implantée.

Qu’est-ce que FINOM souhaite vraiment apporter aux entrepreneurs ?  Y a-t-il encore de la place en France pour un nouvel entrant ?

Nous avons recueilli les réponses d’Olivier Binet, Directeur Général de FINOM France.

Lire aussi : notre avis sur FINOM.

Finom

Fondée à Amsterdam en 2019 par une équipe internationale d’entrepreneurs, FINOM a commencé le déploiement de ses services de banque en ligne par l’Italie.

L’automne dernier, FINOM a levé 16,8 millions d’euros pour son lancement en France et en Allemagne.

Olivier Binet.

Formé à Virginia Tech et HEC, passé par de prestigieuses sociétés comme TF1 ou PayPal, investisseur et mentor, Olivier Binet est Directeur Général de FINOM France depuis septembre 2020.

Les offres des néobanques comme Finom ne séduisent pas seulement par  leur grille tarifaire attractive. Elles visent également à faciliter le travail des entrepreneurs, qui ont trop tendance à tout vouloir mener de front sans suffisamment déléguer, perdant un temps précieux qu’ils pourraient consacrer à des activités plus stratégiques.

Question : Peut-on dire que FINOM a été conçue pour faire gagner du temps aux entrepreneurs?

– Olivier Binet : Non seulement pour leur faire gagner du temps mais aussi de l’argent !

– Le but est qu’ils accomplissent les tâches sans valeur ajoutée le plus efficacement possible mais il est également d’automatiser des tâches que certains ne savent pas qu’ils devraient faire.

– Par exemple: envoyer un message à ses clients avant que la facture ne soit due pour vérifier ensemble que son paiement ne posera pas de problème, vérifier le paiement (complet ou partiel) sur tous ses comptes bancaires, etc.

Dans quelle mesure FINOM peut-elle alléger le fardeau des entrepreneurs ?

– La première chose est d’avoir un compte courant efficace. Rechercher une transaction en ligne pour se rendre compte que son historique est limité dans le temps est insupportable.

« La France a la chance d’avoir un écosystème en pleine santé»

– C’est aussi regrouper tout ce qui a trait à l’argent: avoir tous ses comptes bancaires accessibles depuis FINOM, créer un devis ou une facture directement depuis la plateforme, sans avoir à utiliser plusieurs outils.

– FINOM permet également de créer des portefeuilles, ou sous-comptes, pour chaque activité afin de mieux les suivre.

Les FinTechs ont prouvé qu’elles constituaient une alternative crédible aux banques.

En France, Shine une néobanque pour indépendants et TPE fondée en 2018, affirme compter plus de 100 000 clients. Qonto fondée deux ans plus tôt, aurait dépassé les 200 000 comptes ouverts et collecté plus de 600 millions d’euros au cours de ses différentes levées de fond, pour devenir l’une des plus grosses « licornes » (entreprise non cotée valorisée à plus d’un milliard de dollar) françaises.

Si l’on ajoute les banques en ligne adossées aux banques de réseau, on peut dire que les entrepreneurs français ont l’embarras du choix.

Pourquoi la France est-elle un marché essentiel pour FINOM, malgré la présence d’une concurrence locale vivace ?

– La France a la chance d’avoir un écosystème en pleine santé et si des entreprises connaissent un vrai succès, leurs parts de marché restent modestes si l’on compare avec la pénétration du même type d’acteurs aux Etats-Unis, en Angleterre ou encore au Brésil.

« Encourager les gens à se lancer »

– L’Europe est donc mûre et encore relativement peu exploitée à ce niveau. La France est un des pays les plus actifs en Europe avec près d’un million de nouvelles entreprises en 2021, c’est donc un marché de choix pour FINOM.

FINOM propose un forfait sans abonnement aux indépendants, qu’ils soient micro-entrepreneurs ou bien en EURL ou SASU. C’est une offre unique parmi les comptes professionnels en ligne. La néobanque allemande N26 Business propose également un plan gratuit, mais ne s’adresse qu’aux micro-entrepreneurs.

On peut se demander si FINOM va continuer dans ce sens ou passer au tout payant comme ses autres concurrents :

– Il se passe quelque chose d’incroyable en France: l’entrepreneuriat a le vent en poupe. Nous avons vocation à être un facteur encourageant les gens à se lancer en essayant d’enlever toutes les barrières et le prix en fait partie.

Photo : FINOM

Olivier Binet

Pour travailler dans la FinTech, « soyez curieux ».

Comment rejoindre une FinTech comme FINOM ? Y a-t-il une voie toute tracée ? Olivier Binet s’est d’abord formé à l’institut polytechnique de l’Université de Virginie (Virginia Tech) avant de faire un MBA à HEC. Son parcours professionnel est encore plus varié, puisqu’il a travaillé dans les secteurs du marketing digital, de l’e-commerce, de la finance et de la logistique.

Nous lui avons demandé quels conseils il donnerait à de jeunes gens qui envisagent une carrière dans le secteur de la FinTech :

– Mon conseil est “soyez curieux”. De ce qu’il se passe au niveau sociétal, du rapport à l’argent, du rapport au travail, de ce qui frustre les gens ou de ce qui les fait rêver.

– C’est comme ça que vous saurez ce sur quoi les FinTechs travaillent et que vous y trouverez votre place… ou pas !