La crise de la COVID-19 a entraîné une augmentation de l’usage du commerce en ligne.

Cette augmentation semble durable. Toutefois, l’impact des politiques publiques – à travers notamment la mise en place de confinements et fermetures des commerces – est tel qu’il est difficile de faire des prédictions.

Les commerces physiques ont compris qu’ils n’avaient pas le choix et ont adopté la vente en ligne en complément de leurs canaux habituels, observant une croissance encore plus forte que celle des pure players.

La crise sanitaire aura donc vraisemblablement accéléré l’adoption d’une stratégie omnicanale, y compris pour les petits commerçants.

En France, le commerce en ligne a progressé de 30 %

D’après Mastercard, le commerce en ligne a augmenté de 25 à 35 % selon les régions du monde entre 2020 et 2019 au plus fort de la crise de la COVID. [1]. Le chiffre d’affaires du commerce en ligne aurait avoisiné les 900 milliards de dollars, soit 20 % des ventes de détail, alors que la proportion n’était que de 14 % en 2019.

Par rapport au commerce physique ou hors-ligne, la progression  du commerce en ligne en France serait 7,6 fois plus rapide, selon Nielsen IQ [2].

+ 30 % de croissance de l'e-commerce en France entre 2019 et 2021

Augmentation prévue du chiffres d’affaires entre 2019 et 2021 pour la France.

Même si l’année 2021 n’est pas terminée, on peut tirer un premier bilan de la progression du commerce en ligne en France durant les deux années de la crise de la COVID.

Pour l’ensemble de l’année 2021, la FEVAD ( Fédération du e-commerce et de la vente à distance) prévoit en effet 130 milliards d’euros de chiffre d’affaires [3], soit une progression du CA de 30 % entre 2019 et 2021.

Toujours selon Mastercard la part du commerce en ligne français dans le commerce de détail est passée de 9,2 % à 10,9 %, soit une augmentation de 18 %, avant et après la crise (chiffres de janvier 2021) [1].

En France, la part du commerce en ligne dans le commerce de détail a augmenté de 18 %.

D’après une étude de la Poste Suédoise, réalisée sur plusieurs mois [4] ,l’augmentation des commandes sur les sites d’e-commerce s’est traduit en France par une augmentation du nombre de colis livrés en 2020, passant de 1,8 milliards d’unités à 2 milliards, soit une augmentation de 44 %, alors que le produit intérieur brut avait baissé de 4,3 % d’une année à l’autre.

Le confinement booste les ventes en ligne

Les mesures de confinement drastiques imposées à la population française ont durement affecté le commerce de proximité et ont inversement favorisé le commerce en ligne. Ces évolutions sont toutefois en partie réversibles.

+ 77 % à 97 % de ventes durant le confinement.

D’après la FEVAD [5] le deuxième confinement, autour de novembre 2020, a vu les ventes en ligne augmenter de 77 % par rapport à l’année précédente. On voit que l’impact des politiques publiques est considérable.

Ces chiffres sont corroborés par Mastercard, qui affirme que la part de l’e-commerce en France est passée de 9,2 % à 18 % durant les longues périodes de confinement, pour redescendre à 11 %, soit, une hausse de 97 % [1].

Fermeture d'un magasin à cause du confinement

Les fermetures contraintes des magasin profitent au commerce en ligne.

Ces fortes augmentations ne se prolongent pas après la réouverture des magasins. Le secteur de l’alimentation est celui qui bénéficie le plus des nouvelles habitudes avec 7 % avant la crise, 10 % pendant et 9 % après.

Les restrictions profitent plus aux produits qu’aux services

Au premier trimestre 2021, la FEVAD notait une poursuite de l’augmentation d’une année sur l’autre avec + 30 % de ventes pour les produits, et seulement 1 % pour les services. L’e-tourisme de son côté chutait de 49% avant d’entamer une remontée au 3e trimestre en raison de la reprise de la saison touristique [3] et [6].

Dans le monde c’est dans le secteur de l’habillement que l’e-commerce a connu sa plus forte croissance, passant de 35 % à 41 % du commerce de détail, bien que sa part pendant le pic soit montée à 78 % durant les pires périodes de confinement. [1]

Progression de 50% du nombre de consommateurs ayant acheté un vêtement en ligne.

Toujours en France l’habillement est le grand gagnant avec une augmentation de 50 % du nombre de consommateurs ayant effectué un achat entre mai 2020 et mai 2021, suivi par les secteurs des sports et loisirs et de l’alimentation avec 30 % d’augmentation chacun. Zalando est le deuxième site le plus populaire, derrière Amazon [4].

Les magasins physiques et places de marché en tête de la progression

Les magasins physiques ont adopté la vente en ligne, en complément de la vente en présentiel, à la faveur de la crise, avec une progression de 66 % par an au premier trimestre 2021, par rapport à l’année précédente, d’après la FEVAD [6], contre 18 % pour l’ensemble du secteur de la vente en ligne.

Cela concerne aussi bien la livraison à domicile (85% des acheteurs) que le la livraison en point relais (68 % des acheteurs) ou le Click and Collect (28 % des acheteurs).

+163 % de ventes en ligne pour les magasins physiques français au Q1 2021 par rapport à 2019.

Pour apprécier cette augmentation, il faut bien sûr tenir compte du fait que les commerces physiques sont partis d’assez bas. Entre le premier trimestre de 2021 et celui de 2019, ils ont vu leurs ventes en ligne augmenter de 163 %.

Ceci doit être tempéré avec les données du 3e trimestre 2021 [3], marqué par une reprise de la réouverture des magasins et une progression de seulement 3 % sur un an.

Les places de marché comme Amazon ont quant à eux connu une croissance de 44 %, ce qui a aidé nombre d’entreprises à surnager, qu’elle possède un site d’e-commerce ou non. 80 % des acheteurs auraient eu recours à Amazon et 22 % à eBay [4].

L’omnicanal pour tous ?

Comme cela a été dit plus haut, l’impact des politiques publiques, notamment la fermeture des magasins et la mise en place d’un confinement ont un impact extrême sur l’activité des commerçants et sur le rapport entre ventes physiques et ventes en ligne.

Il est donc impossible de faire des prédictions chiffrées pour les années à venir, car l’évolution du secteur dépendra autant de la propagation et dangerosité des variants que des décisions gouvernementales.

Toutefois, il est évident que les propriétaires de commerce physique ont intérêt à accélérer la mise en place de canaux de ventes complémentaires quelle que soit la taille de leur entreprise, en proposant la vente en ligne, en complément de la vente en magasin.

Sources