Irfan Rasmally est le Directeur des Opérations de la plateforme de paiement myPOS depuis 2019, qui a connu depuis une croissance rapide du nombre de ses utilisateurs et de son offre de services.

La plateforme de paiement myPOS a été lancée en 2014 à Londres, deux ans après que ces deux compétiteurs européens Zettle et SumUp ont mis sur le marché leurs deux lecteurs de carte bancaire bon marché.

myPOS a eu du retard à rattraper. La société n’a pas bénéficié de la même notoriété que celle de ses rivaux basés à Stockholm et Berlin. Cela n’a pas empêché myPOS de continuer à tracer sa route et à augmenter graduellement le nombre des acheteurs de ses terminaux de paiement mobile, qui s’élève à 150 000 dans toute l’Europe.

Ses principaux atouts : un coût de démarrage très faible, aucun engagement exigé et un accès instantané aux sommes encaissées. Son terminal de paiement le plus populaire, le myPOS Go est le modèle avec carte SIM le moins cher du marché, vendu habituellement en dessous de 40 €. Les terminaux Android plus avancés permettent d’installer des applications et donc d’accéder à de nombreux services supplémentaires.

Se faire payer par carte dans presque toute l’Europe

L’un des points forts de myPOS, dès le début, fut de ne pas limiter son offre à un pays, et surtout l’utilisation de ses appareils à l’intérieur d’un seul territoire. En effet, les terminaux de myPOS sont équipés d’une carte SIM qui permet d’accepter les paiements dans tout l’Espace Économique Européen, dès réception du terminal. C’est la seule société européenne qui autorise l’acceptation transfrontalière des paiements, sans disposition particulière à mettre en place. Cette fonctionnalité est particulièrement appréciée dans le secteur du transport, selon Irfan Rasmally :

« Les chauffeurs de limousine peuvent par exemple aller dans un autre pays pour chercher ou déposer leurs clients, et se faire payer très facilement. Notre solution est utilisée également par les commerçants qui participent à des expositions et foires internationales. »

Les commerçants peuvent se faire payer dans la monnaie locale, que cela soit des euros, des livres sterling ou des couronnes norvégiennes. Les fonds sont disponibles dans leur compte myPOS et peuvent servir à des paiements avec la carte business Visa myPOS, ou bien être retirés dans un distributeur automatique, ou encore être envoyés par virement à un autre compte professionnel.

Des fonds accessibles immédiatement

Typiquement, les solutions de paiement mettent les fonds à disposition des utilisateurs un ou deux jours ouvrés après encaissement. Pour les entreprises qui ont des problèmes de trésorerie et ont besoin rapidement de liquidités, ce temps d’attente peut être bien trop long.

Les petites entreprises peuvent accéder à leur argent en quelques secondes

Outre la possibilité d’utiliser des terminaux dans toute l’Europe, la mise à disposition instantanée des fonds sur les comptes myPOS de ses clients est, d’après Irfan Rasmally, l’une des caractéristiques essentielles de son offre :

« Nous sommes le seul fournisseur de solutions de paiement qui permette aux petites entreprises d’accéder à leur argent en quelques secondes, sans surcoût. Les clients de myPOS peuvent utiliser leur carte business immédiatement en magasin, en ligne, ou même retirer des espèces dans un DAB, à partir de leur compte professionnel myPOS, pour répondre le jour même aux besoins de leur entreprise. »

Transférer des fonds vers un autre compte professionnel est possible et devrait prendre un jour ou deux en fonction du pays de réception. Cette dernière opération est payante, ce qui est plutôt rare, mais cela ne diminue pas l’intérêt de l’utilisation du compte myPOS lorsque l’on a des soucis fréquents de trésorerie.

Le myPOS Carbon est un terminal de paiement polyvalent, grâce à sa capacité à intégrer des applications supplémentaires.

Des ventes multicanaux

La vente en face à face avec les terminaux de paiement constitue toujours le cœur de l’offre de myPOS. Comme un nombre croissant d’entreprises européennes, myPOS compte sur ses terminaux Android pour dominer le marché des terminaux de paiement.

Le myPOS Carbon est basé sur le Nexgo86, un appareil pourvu d’un grand écran tactile, d’un scanner de codes-barres et QR-codes et d’une imprimante. son système d’exploitation Android lui permet d’installer différentes applications de paiement ou même des logiciels de caisse, par exemple Rover cash, qui est certifié conforme à la loi française sur la TVA. De manière générale, myPOS se repose sur les éditeurs de logiciels externes pour fournir des solutions spécialisées à ses utilisateurs :

« Nous sommes une plate-forme ouverte et n’importe quel programmeur peut contribuer au marché d’application de myPOS. Notre philosophie est basée sur l’ouverture et la personnalisation, parce que les plateformes ouvertes sont le futur du paiement. »

Une application dédiée au paiement à distance, autrement dit un terminal virtuel, est préinstallée sur le terminal. D’autres aux outils de vente en ligne ont été mis à la disposition des entrepreneurs ces dernières années, afin que ceux-ci n’aient pas besoin d’utiliser les services d’un autre fournisseur.

Pour rendre le paiement à distance plus facile possible, nous indique Irfan Rasmally, un nouveau service a été lancé, intitulé myPOS Payment Tag :

« Cela permet aux entrepreneurs d’accepter des paiements en ligne même s’ils n’ont pas de sites web. Il s’agit d’une page de paiement personnalisable et sécurisée où les clients peuvent payer en quelques secondes avec leur méthode de paiement préférée. »

Spécificité du marché français

myPOS possède une filiale en France depuis 2017 et deux magasins à Paris et Aix-en-Provence, où l’on peut découvrir les terminaux et points de caisse de myPOS. Au total, myPOS compte une quinzaine de magasins en Europe.

La clientèle française, comme partout ailleurs, est composée de petites entreprises et d’entreprises familiales. C’est au niveau du secteur d’activité que l’on peut observer une différence :

« En France, nous avons beaucoup de clients qui proviennent du secteur de la rénovation immobilière, alors qu’en Italie nous voyons plus d’entreprise de restauration ou de boutiques. Nous sommes populaires auprès des taxis dans tous les pays. »

Photo : myPOS

Magasin myPOS à Paris

Le magasin parisien de myPOS, situé avenue de la Grande-Armée.

D’après Irfan Rasmally, la France est leur marché phare. La raison du succès de myPOS dans l’Hexagone est la même qu’ailleurs en Europe : « les besoins des nano et micro-entreprises demeurent insatisfaits » et certaines d’entre elles sont sensibles au fait que myPOS soit la seule entreprise à offrir un accès immédiat aux fonds.

Soulignons également le fort niveau d’utilisation des cartes bancaires, avec 35 % des paiements en France, contre 24 % pour la zone euro en moyenne, selon l’étude SPACE sur les moyens de paiement de la BCE. Les Français sont d’ailleurs 69 % à déclarer que la carte est leur moyen de paiement préféré contre 49 % dans l’ensemble de la zone euro.

La Bulgarie, Silicon Valley de l’Europe ?

Tout comme myPOS, Irfan Rasmally ne se limite pas un seul pays. Ayant grandi à l’île Maurice, il a commencé sa carrière dans le secteur du paiement à la State Bank of Mauritius, où il est demeuré pendant 20 ans, avant de partir pour l’Europe où il a travaillé avec des acquéreurs, des fournisseurs de passerelles et moyens de paiement en Allemagne, au Luxembourg et au Royaume-Uni, puis enfin chez myPOS où il opère à l’échelle européenne.

La Bulgarie est définitivement la Silicon Valley de l’Europe

Le siège opérationnel de myPOS et ses 350 employés sont localisés à Sofia, capitale de la Bulgarie, ainsi qu’à Varna, sur la mer Noire, la troisième plus grande ville du pays.

Il n’est pas nécessaire pour myPOS  d’être à Londres ou Berlin pour se développer :

« La localisation à Varna ou Sofia est intéressante, non seulement pour des questions de coût, mais aussi pour dénicher des talents. La Bulgarie est définitivement la Silicon Valley de l’Europe. Pour le comprendre, il suffit de voir toutes ces sociétés internationales de paiement investir en Bulgarie pour y localiser leur personnel. »

Conséquence de cette implantation, l’IBAN des comptes pro myPOS est bulgare, mais est parfaitement utilisable en France pour se recevoir et envoyer des euros.

Interview conduite en anglais, puis adaptée en français.