Tiller* est un environnement logiciel développé en France, proposant notamment un système de caisse pour iPad. Généraliste, mais avec un penchant pour le secteur de la restauration, il se caractérise notamment par sa capacité d’intégration d’applications crées par des tierces parties, pour mieux s’adapter aux besoins de ses clients. Tiller est également présent en Espagne et en Italie.
Après le rachat de la société espagnol Beesniss en 2019, il était important de faire le point sur Tiller. Nous avons demandé à Dimitri Farber, co-fondateur de Tiller Systems de bien vouloir expliquer aux lecteurs de Mobile Transaction ce qui fait la spécificité et la force de Tiller sur le marché européen.
*La barre de gouvernail – qui est l’emblème de Tiller – arborée fièrement par Dimitri Farber, se dit en anglais… «tiller», tandis que «till» est le mot anglais pour la caisse enregistreuse.
Mobile Transaction : Tiller se distingue par sa modularité, sa capacité d’intégration d’applications tierces. Pourquoi ce choix ?
Dimitri Farber : Aujourd’hui, la restauration se digitalise. Les restaurateurs interagissent avec différents outils digitaux qui ont pour vocation de leur faciliter leur quotidien. Le plus souvent, ces mêmes outils sont en lien direct avec la caisse enregistreuse. Il était donc logique pour nous de leur offrir un écosystème leur permettant une gestion intégrale de leur commerce à partir d’une seule et unique plateforme.
« Aujourd’hui, nos clients sont libres de pouvoir choisir les intégrations qu’ils souhaitent selon leurs besoins. »
Les outils numériques dédiés à la restauration sont très nombreux ; il y a notamment des dizaines d’applications ou « modules » sur l’AppMarket de Tiller. Comment aidez-vous vos clients à les maîtriser ? Avez-vous envisagé de créer une école de formation ouverte à tous ?
Aujourd’hui, nos clients sont libres de pouvoir choisir les intégrations qu’ils souhaitent selon leurs besoins. L’offre d’intégrations sur notre AppMarket est suffisamment large pour permettre à chaque commerçant de personnaliser son expérience avec Tiller. Notre équipe d’Account Manager est formée sur chacun de ces outils pour orienter au mieux le client sur ce qu’ils recherchent.
Nous n’avons pas pour vocation de créer une école de formation ouverte à tous mais récemment notre responsable des partenariats, Alexis Garcia, a co-fondé Le Collectif avec différents acteurs de la FoodTech, également présents sur notre AppMarket pour justement mieux répondre aux besoins des restaurateurs sur la digitalisation de la restauration et les aider à mieux comprendre les outils qui peuvent les aider dans la gestion de leur commerce.
Tiller en action dans un restaurant. Photo : Tiller.
Vous avez racheté la société espagnole Beesniss en 2019. Pourriez-vous revenir sur cette acquisition ? L’offre de Tiller est-elle désormais complète ?
Nous avons racheté la société Beesniss en janvier 2019. Logiciel SaaS de maîtrise de la rentabilité, Beesniss donne l’opportunité aux commerçants de piloter toutes les dépenses relatives à leur activité, de l’automatisation des commandes de matières premières au contrôle poussé de la gestion des stocks. Beesniss a pour vocation d’aider les restaurateurs à avoir une vision beaucoup plus globale et poussée de leur commerce et ainsi, leur permettre de mieux gérer leurs bénéfices et leurs pertes. Couplée à Tiller, l’offre Beesniss permet aux commerçants d’avoir une vue à 360 de sa rentabilité en temps réel.
Nous ne pouvons pas dire que l’offre est complète car nous sommes sur un secteur qui ne cesse d’innover et les besoins des commerçants ne cesseront d’évoluer. Il y a encore beaucoup à faire !
« Tiller propose un plus grand nombre de fonctionnalités que les autres acteurs de la caisse sur iPad »
Parlons un peu de la concurrence : si l’on se limite au système de caisse pour iPad et au secteur de la restauration, qu’est-ce qui vous distingue de l’Addition ou de Popina. Pourquoi choisir Tiller ?
Tous ces acteurs sont des caisses enregistreuses sur iPad et ont vocation à proposer une expérience plus moderne à nos utilisateurs. La particularité de Tiller réside notamment dans son UX (User Experience) : le design est très simple, adapté autant aux digital natives qu’aux moins habitués du digital. Toutes les opérations sont réalisables en 1 ou quelques clics : ajouter un produit, supprimer un produit, appliquer une remise, diviser l’addition, choisir un moyen de paiement… Le maître mot est la simplicité.
Par ailleurs, Tiller propose un plus grand nombre de fonctionnalités que les autres acteurs de la caisse sur iPad, permettant ainsi d’adapter l’usage de la caisse à un très grand nombre de typologies de métiers de bouche : bars, cafés, restaurants traditionnels, fast-food, food trucks, etc.
Enfin, les intégrations avec les applications métiers leader de leur secteur font partie intégrante de la caisse enregistreuse et permettent d’en faire une véritable tour de contrôle. Recevoir ses commandes UberEats ou encore ses réservations LaFourchette sur son application de caisse, c’est aussi ce que propose et différencie Tiller.
« Contrairement à ce qu’on pourrait penser, exporter le produit a été relativement simple »
Tiller est disponible également en anglais, italien et espagnol. Quelles difficultés avez-vous rencontré pour exporter Tiller à l’étranger ? Les normes comptables, les habitudes culturelles ?
Nous avons en effet dès janvier 2017, décidé d’ouvrir un premier bureau à Barcelone puis en janvier 2018 à Milan et de localiser notre produit. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, exporter le produit a été relativement simple : les commerçants espagnols et italiens sont plutôt digitalisés.
Par contre ces marchés présentent des contraintes réglementaires qui nous obligent à adapter le produit et à y ajouter des fonctionnalités spécifiques pour être en accord avec la réglementation locale. Par exemple, en Italie, les caisses enregistreuses doivent être connectées à une imprimante fiscale pour permettre au fisc de récupérer automatiquement les informations d’encaissement des commerçants.
L’équipage de Tiller. Photo : Tiller.
Inversement, pensez-vous que les concurrents étrangers vont pouvoir bousculer les acteurs français sur le territoire hexagonal ? L’arrivée d’un poids lourds comme le canadien Lightspeed vous inquiète-t-elle ?
Je pense qu’il sera très compliqué pour des concurrents étrangers de pouvoir bousculer les acteurs français sur le territoire hexagonal car les commerçants français ont des spécificités culturelles difficiles à appréhender. Nous avons par exemple, pu constater qu’il a été très difficile pour Orderbird de s’implanter en France en 2017 (ie : ils ont fermé leur bureau parisien quelques mois après)
Comment imaginez-vous Tiller dans 5 ans ?
Tiller dans 5 ans sera définitivement l’écosystème de référence pour tous les commerçants (quelque soit le secteur) en Europe. Nous leur permettrons toujours de gérer leur compte de résultat en temps réel (coûts et revenus) le plus facilement possible notamment en utilisant des technologies comme l’intelligence artificielle (pour l’approvisionnement chez des fournisseurs par exemple) ou encore la commande vocale (pour la prise de commandes clients par exemple).