Comment se faire payer en face à face dans un autre pays ?
Cette question se pose à de nombreux entrepreneurs qui vont présenter leurs produits à l’étranger, dans des foires ou des expositions. C’est aussi le cas des taxis et VTC travaillant dans des zones frontalières.
Parmi les nombreux moyens de paiement disponible tel que les espèces et les cartes bancaires, lesquels doit-on préférer et comment les accepter en dehors de nos frontières ?
En espèces oui, en chèques non
Accepter les espèces demeure indispensable. Les habitants de certains pays privilégient ce mode de paiement, y compris chez nos voisins, on pense particulièrement à l’Allemagne.
Quatre facteurs à prendre en compte avant de partir :
La devise – Renseignez-vous avant de partir ; certains pays de l’Union Européenne ne sont pas passés à l’euro ont leur conservé leur monnaie, par exemple, la Suède, la Roumanie ou la Pologne.
L’appoint – Arrondissez vos prix pour éviter d’avoir à vous procurer des petites pièces à la banque locale.
Les plafonds de paiement – Chaque pays de l’Union Européenne applique ses propres règles. Par exemple 1000 euros maximum par paiement en Italie, mais aucune limite en Autriche.
La quantité. Il y a une limite à la quantité d’espèces que vous pourrez rapporter en France. Dans l’UE, il est obligatoire de déclarer toute somme entrante ou sortante de plus de 10 000 euros s’il s’agit d’espèces ou de chèques. Autres exemples : aux États-Unis il existe une règle similaire avec un plafond de 10 000 dollars ; en Chine le plafond est de 20 000 yuans soit un peu plus de 2500 euros.
Nous déconseillons l’encaissement de chèques étrangers. En effet, même s’il est légalement et éthiquement tout à fait possible d’encaisser des chèques émis dans un autre pays, les frais d’encaissement sont rédhibitoires. On vous demandera par exemple 10 % de frais à la BNP pour un chèque de moins de 150 euros si celui-ci a été émis dans un autre pays.
Avec un TPE : idéal, mais peu de possibilités
Les terminaux de paiement électroniques (TPE) sont capables d’accepter des cartes du monde entier, mais le problème c’est qu’ils ne peuvent habituellement pas fonctionner en dehors de leur pays de commercialisation. Donc un entrepreneur français ne pourra pas utiliser son terminal de notre pays. Mais il y a quand même quelques exceptions.
Les terminaux de myPOS sont configurés pour fonctionner dans tous les pays de l’Espace Economique Européen et sont livrés avec une carte SIM qui ne génère aucuns frais de données, quel que soit le pays européen où vous l’utilisez. Si la devise locale n’est pas l’euro, myPOS donne la possibilité de changer la devise du terminal et même de stocker plusieurs devises après encaissement dans des sous-comptes. Leur terminal premier prix, le myPOS Go ne coûte que39 € HT.
Certains fournisseurs de TPE délivrent une autorisation temporaire d’utilisation à l’étranger qui peut être payante ou non.
En ce qui concerne les monéticiens français, nous pouvons mentionner l’offre de Sextant monétique, qui propose un abonnement ponctuel de quelques jours à quelques mois, mais il faut payer un abonnement GPRS payant et s’y prendre deux jours à l’avance.
Il se trouve sans doute parmi nos lecteurs des utilisateurs des terminaux de SumUp. Sachez que ceux-ci peuvent fonctionner pour une durée limitée dans certains pays européens sans frais supplémentaires. Contactez le service client avant de partir.
La location sur place serait une solution envisageable, mais elle est réservée aux entrepreneurs locaux. En effet seuls ceux-ci ont la possibilité de se procurer, auprès de leur banque locale, la carte de domiciliation bancaire nécessaire au fonctionnement des terminaux.
En Tap to Pay avec son téléphone : idem
Le Tap to Pay est une alternative à l’utilisation d’un terminal de paiement, puisqu’elle permet d’accepter les paiements sans contact avec un simple téléphone. Cette méthode fonctionne aussi bien avec une carte bancaire physique qu’avec un portefeuille électronique installé sur le téléphone du client, comme le Google Wallet.
A notre connaissance la seule solution de paiement Tap to Pay transfrontalière est myPOS Glass. Il s’agit s’une application compatible avec les téléphones Android et Huawei. L’application est gratuite, mais des frais sont prélevés à chaque transaction.
Avec un lien de paiement / QR Code : une bonne astuce
On a vu que l’acceptation des paiements en face à face avec un terminal ou un smartphone n’est généralement pas possible à l’étranger sauf chez quelques rares fournisseurs. Or il est très facile d’accepter des paiements du monde entier sur un site d’e-commerce, c’est-à-dire à distance.
La solution est donc de se faire payer à distance, mais en présence du client !
En pratique on envoie le client vers une page de paiement en ligne grâce à un lien de paiement, c’est-à-dire d’une URL spéciale que l’on peut envoyer par email ou SMS au client. Celui-ci n’a plus qu’à renseigner lui-même ses données de carte bancaire sur son téléphone. Il vous paie en ligne, mais vous êtes en face de lui.
Si cette solution vous intéresse, voir notre sélection des meilleurs fournisseurs de lien de paiement.
Autre possibilité : les adresses de paiement fixes comme les pages PayPal.me sur laquelle le client peut vous envoyer plusieurs fois de l’argent depuis son compte PayPal de préférence, ce qui constitue un cas de paiement P2P (peer to peer) c’est-à-dire de personne à personne par l’intermédiaire de la même application.
Alternative à PayPal, la banque Revolut avec ses pages Revolut.me propose également une solution P2P en plus des liens de paiement classiques. Il suffit de taper l’identifiant Revolut de la personne à payer.
On pourrait aussi envisager un paiement rapide de compte à compte avec une solution telle que GoCardless en demandant l’IBAN ou le BIC du compte bancaire du client, mais cette solution ne nous semble pas vraiment adaptée à une foire ou une exposition, sauf si l’on est une association ou une ONG en qui le client a déjà confiance.
Plutôt que d’envoyer un lien textuel, on peut utiliser un QR Code, qui n’est ici qu’un moyen commode d’encoder le lien de paiement. C’est la manière la plus courante de les utiliser.
En pratique, le client scanne le code avec son téléphone, puis est automatiquement redirigé vers la page de paiement en ligne.
En fonction des fournisseurs, le commerçant pourra soit imprimer le code, soit l’afficher sur l’application de son propre téléphone, soit l’envoyer par email.
Exemple de QR Code généré par l’application Revolut Business (édité pour le désactiver) :
L’application vous permet d’envoyer un simple lien de paiement si vous préférez.
Autre possibilité : si vous exposez des objets ou des oeuvres d’art dans un salon à l’étranger, vous pourriez avoir besoin d’imprimer des QR Codes permanents pour chaque objet et de les disposer de sorte que le public puisse facilement les scanner. C’est possible avec Square, qui a propose des liens utilisables plusieurs fois, sous forme de texte à envoyer ou de QR Code à imprimer. Voir l’offre sur le site de Square.
Cas particulier : il est possible d’encaisser dans de nombreux pays, dont la Chine, les paiements par WeChat Pay et Alipay utilisés par les consommateurs chinois. Cette possibilité est offerte aux entrepreneurs français par la société parisienne Silkpay et son application pour téléphone mobile. Cette fois-ci le QR code sert directement à valider la transaction : en pratique l’application Silkpay affiche un QR Code qui est scanné par le client avec son application Alipay ou WeChat Pay.
Résumé – Quel moyen d’encaissement à l’étranger en face à face ?
Les espèces demeurent indispensables dans de nombreux pays, mais il convient d’emporter un moyen d’encaisser les cartes bancaires. Lequel choisir ?
Les terminaux de paiement sont rassurants pour le consommateur, mais ne fonctionnent pas à l’étranger sauf exception. Certains fournisseurs accordent une autorisation temporaire aux commerçants mais c’est une option à la demande souvent payante. Exception notable : les terminaux de myPOS, qui bénéficient d’une autorisation permanente et gratuite pour toute l’Europe.
L’utilisation d’un smartphone en mode sans contact est possible pour encaisser les cartes, mais on se retrouve face à la même difficulté qu’avec les terminaux. Là encore, il faudra se tourner vers myPOS, mais on sera limité à l’Europe.
Exception : les solutions chinoises QR code natives comme Alipay et WeChat Pay, très populaires en Chine, que vous pouvez utiliser dans plusieurs pays d’Asie pour encaisser des paiements.
On voit que l’on est quand même limité dans le cas des moyens d’encaissement prévus pour fonctionner en présence du client, car ceux-ci sont généralement circonscrits à un pays.
La solution à ce problème est l’envoi de lien de paiement à votre client par mail ou SMS sous forme de texte ou de QR Code, lequel pourra aussi être imprimé. Le client paiera sur une page de paiement en ligne, qui fonctionne quelque soit le pays. Évidemment c’est moins pratique qu’avec un terminal et doit être réservé à des activités où l’on dispose d’un peu de temps pour encaisser les clients.