De plus en plus de terminaux de paiement adoptent Android.
C’est une tendance de fond, permise par la baisse des coûts de fabrication, et justifiée par la possibilité d’aller au-delà de la simple acceptation des paiements, pour offrir des services à valeur ajoutée.
Qu’est-ce qu’un terminal Android exactement ? À quoi ça sert ? Quels sont les modèles disponibles ?
Définition et explications
Un terminal de paiement Android (ou TPE Android) est un terminal, dont le système d’exploitation est basé sur Android, le système ouvert créé par Google, qui équipe la plupart des smartphones. Un terminal Android va pouvoir accéder à de nouveaux modes de paiement et faire fonctionner plus d’applications, par exemple des logiciels de caisse.
Le système d’exploitation (OS en anglais) est un environnement logiciel adapté à un certain type de matériel, sur lequel se basent tous les autres logiciels pour fonctionner. Exemple d’OS : iOS pour le matériel Apple, Windows ou Linux pour les PC.
Un logiciel écrit pour Android pourra théoriquement « tourner » ou fonctionner sur n’importe quel autre appareil dont le système d’exploitation est Android ou une version modifiée, moyennant quelques adaptations en raison des différences d’interface. Par exemple, un logiciel écrit pour un smartphone ou une tablette pourra être adapté très rapidement à un terminal de paiement.
Photo : EC, Mobile Transaction
Ce modèle commercialisé par Yavin tourne sous Android et est relié à un large magasin d’applications.
Les systèmes d’exploitation des terminaux historiques – Telium pour Ingenico et Prolin pour Verifone et Pax – étaient basé sur Linux, un système ouvert et fiable, mais insuffisamment développé commercialement, avec une base de développeurs ou programmeurs réduite.
En basculant vers Android, les terminaux de paiement acquièrent un plus grand potentiel, puisqu’il peuvent accueillir nombre de logiciels existants et que beaucoup de programmeurs sont formés à la création d’applications Android. Cela rend beaucoup plus facile le développement d’un marché d’application (app market).
En ce qui concerne le matériel, les fabricants se sont adaptés en développant des appareils dotés de grands écrans tactiles et de plus de mémoire vive. Certains TPE Android ressemblent carrément à des téléphones mobiles ou bien conservent un aspect plus traditionnel. D’autres modèles évoluent dans la direction des caisses enregistreuses et adoptent un aspect hybride.
Pour une sélection plus large (Android ou non) :
On utilise parfois le terme de terminal de paiement intelligent pour désigner ces nouveaux appareils, mais l’appellation « terminal de paiement Android » est à la fois plus spécifique et plus facile à comprendre.
Nous présenterons plus loin des exemples de TPE Android disponibles dans le commerce, mais avant, voyons tout d’abord quelle est leur utilité.
Que peut-on faire avec un Terminal Android ?
Un terminal de paiement Android va bien entendu être capable d’offrir les fonctionnalités des générations précédentes d’appareil : acceptation des paiements par cartes françaises et étrangères, acceptation des titres-restaurant, paiement en plusieurs fois, lecture des codes-barres, prise de caution, terminal virtuel.
Il va également faire fonctionner des logiciels plus complexes ou nouveaux :
En permettant à un terminal de paiement de faire fonctionner à un logiciel de caisse, on accède à de nouvelles possibilités puisque l’on dispose de deux solutions en une. Cela permet de gagner de la place, mais aussi d’effectuer toutes les opérations directement auprès du client en mobilité, dans un grand magasin ou sur un marché.
Puisqu’il n’y a plus de limitations logicielles, les fabricants de matériel et les éditeurs de solutions intégrées (paiement plus matériel) vont pouvoir proposer une grande diversité de matériel pour couvrir tous les usages :
Il est tout à fait possible d’écrire un logiciel de caisse pour un terminal dont l’OS est basé sur Linux, mais c’est Android qui a gagné la guerre commerciale.
Quelques modèles de TPE Android
Pour se repérer dans l’univers des terminaux Android il faut distinguer le format de l’appareil, mais aussi le mode de commercialisation et son caractère exclusif ou non. En effet, certains terminaux sont fabriqués par un constructeur qui met son modèle à disposition d’un grand nombre de solutions de paiement, dont celles qui sont commercialisées par les banques. D’autres appareils sont créés pour ou par un unique fournisseur, qui commercialise également sa propre solution monétique.
Nous pouvons commencer notre présentation avec le PAX A920 un terminal Android qui conserve la forme des terminaux mobiles avec imprimante, mais qui est doté d’un très grand écran tactile, remplaçant totalement le clavier.
Photo : EC, Mobile Transaction
Le PAX A920, l’un des premiers terminaux Android à s’imposer en France.
Le PAX A920 est commercialisé par le Crédit Agricole à travers sa filiale Avem. On le trouve également chez des monéticiens indépendants comme Planète Monetic, Web Monétique, Smile and Pay, sous le nom de Super Smile ou encore Yavin, qui a beaucoup travaillé sur l’intégration des différents logiciels Android et notamment des logiciels de caisse.
Autres terminaux Android du même type : l’Axium DX8000 d’Ingenico, disponible chez Planet Monetic, le Carbon Mobile 5 de Verifone, ou le N86 de Nexgo disponible chez myPOS sous le nom de myPOS Carbon.
Photo : Emily Sorensen, Mobile Transaction
L’Axium DX8000, le nouveau modèle phare d’Ingenico ?
Dans le genre terminal Android ressemblant à un smartphone, nous avons utilisé le Zettle terminal pour illustrer le début de l’article. Il s’agit d’un appareil unique qui n’est disponible que pour cette solution.
Pour prendre l’exemple d’un terminal disponible auprès de différents fournisseurs dans le monde, nous pouvons nous tourner à nouveau vers un modèle Pax, le A50, qui est disponible chez Yavin sous le nom Yavin Mini.
Image : Yavin
Le Yavin Mini, un PAXA50 Android avec logiciels préinstallés et solution monétique incluse.
Image : Ingenico
L’EX8000 d’Ingenico. Il n’est malheureusement pas encore disponible en France.
Autres terminaux Android similaires : les Axium EX6000 et EX8000 d’Ingenico qui tournent également sous Android 10. Des appareils séduisants, mais qui ne sont pas encore distribués dans l’hexagone.
Enfin nous pouvons aborder une dernière catégorie que nous appellerons les terminaux Android hybrides. Sont-ce des terminaux ou bien des tablettes voire des caisses enregistreuses à terminal intégré ?
Nous avons présenté ailleurs l’AxiumD7 d’Ingenico, une grosse tablette à double écran, qui dispose d’une base pour imprimer les reçus. Il ne fait plus partie de la gamme et est remplacé par les AECR-C9 et C5 qui sont plus massifs et évoquent plutôt une caisse enregistreuse, notamment le C9 à double écran.
Image : Pax
Le Pax E600, terminal ou caisse ? À vous de choisir.
Le modèle qui ressemble le plus au défunt AxiumD7 est le E600 de PAX, officiellement une caisse enregistreuse, mais en fait pas très différent d’un terminal intelligent, avec son OS Paydroid basé sur Android.
Vers une domination des terminaux Android ?
À notre avis, les terminaux basés sur Linux qui se contentent d’accepter les modes de paiement classique (carte, prise de caution, etc.) auront longtemps leur place, qu’ils soient utilisés de manière indépendante ou bien en conjonction avec un système de caisse. Leur coût réduit demeurera un bon argument de vente.
En ce qui concerne les terminaux plus évolués, les systèmes ouverts basés sur Android auront le vent en poupe dans les années à venir car cela va dans l’intérêt des commerçants, des fabricants de terminaux et des éditeurs de logiciel.
Une gamme de terminaux de paiement de marque Apple pourrait logiquement voir le jour, pour aller plus loin que le Tap-to-pay sur iPhone, mais rien n’est annoncé.